Source de l'image : 29 août 2008 Dr Placenta ©
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« Quand le placenta ne sortait pas spontanément, on le décollait, sans narcose, manuellement. Dans le temps, et même pendant les dix premières années où j’étais sage-femme, on n’osait pas mettre le placenta n’importe où. La coutume était de l’enterrer sous le toit ou dans la cave, car il ne fallait pas qu’il sorte de la maison. Ils l’ont toujours enterré. Jamais, jamais n’a-t-on jeté le placenta, même pas dans la fumassière avec les déchets du bétail.
Moi j’ai décidé de le brûler, malgré les oppositions et les bagarres. Quand les fourneaux en pierre ollaire chauffaient en hiver, j’ouvrais la porte et hop… dans le fourneau ! Ca brûlait bien. Pendant la morte-saison on ne pouvait pas le mettre au fourneau en raison de sa forte odeur.
Plus tard, j’ai envoyé les placentas aux sanatoriums valaisan et genevois à Montana. Avant qu’ils n’entrent en contact avec quoi que ce soit, je les coupais en morceaux avec des ciseaux stériles et les mettais en bocaux. Ils étaient appliqués sur des plaies qui ne guérissaient pas, surtout celles des tuberculeux, après une opération. »
Source : Moi, Adeline, accoucheuse*, Adeline Favre, Ed. Monographic & d’En Bas, 2009.
*Adeline est devenue sage-femme en 1928, dans le val d’Anniviers, en Suisse. Voir un extrait d'une vidéo où Adeline apparaît.